Ce blog est en partie constitué de témoignages issus du forum de la F.F.S.B.

Langue-handicap


Didier Séguillon :

A la mort de l’abbé Sicard, premier directeur de l’Institut National de Jeunes Sourds de Paris, le 11 mai 1822, l’école, sans véritable politique éducative claire, est en quelque sorte à l’abandon.
S’annonce alors un mouvement de reprise en main par les tendances dites « oralistes », sous l’impulsion notamment de Joseph Marie de Gérando, président du Conseil d’Administration et de Jean Marc Gaspard Itard, médecin chef de l’institution.
L’« oralisme » avait déjà fait son entrée au début des années 1800 après la nomination de ce dernier.
C’est le discours et la caution médicale qui, massivement légitimés, ont contribué à promouvoir l’éducation de la parole pour les enfants sourds.
Itard, dans différentes publications ou communications, n’a de cesse d’affirmer que la plupart des surdités sont traitables, voire guérissables et qu’il serait donc préférable de tenter de soigner la surdité plutôt que de s’en accommoder en imaginant des procédés d’instruction spécifique.




Bernard le Maire :

Dr Itard, premier médecin ORL à St Jacques à Paris, a fait des expériences aussi ridicules qu’inutiles (et surtout douloureuses !!) : il a essayé de faire entendre les sourds en vain mais il a fait casser plusieurs tympans des sourds.
Sur le plan pédagogique, Itard a un objectif précis : il faut, pour leur plus grand bien, faire parler les sourds à tout prix en stimulant leurs restes auditifs. Il crée des classes d'enseignement de la parole.
Conclusion : les sourds sont devenus des infirmes, des malades qu’il faut soigner, en bref des êtres inférieurs ; les écoles des sourds ne seront plus contrôlés par le ministère de l’éducation mais par celui de la santé …


Christian Cuxac :

Seulement à ce moment-là, dans les institutions nationales de jeunes sourds, il y a de vieux profs entendants qui signent bien et défendent la LS.
Il y a Bebian, un professeur entendant qui signe comme un sourd et va prendre fait et cause avec les sourds contre ces nouvelles mesures.
Et puis bien sûr, il y a les professeurs sourds – et qui se posent là !
Ils sont quand même quelques-uns… et tous y vont de leur réfutation de ces nouvelles mesures.
Et il y a une révolte des élèves. Les élèves se mettent en quelque sorte en grève.
Vous imaginez, en 1830 !
Une grève d’élèves dans un institut spécialisé pour mettre un terme à cette volonté de minimiser progressivement la LS.
Tout au long du XIXème siècle, il va y avoir des luttes comme celle-ci.

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